Agnès Boy
Comment les "stocks dormants" sont devenus les meilleurs alliés de la mode éco-responsable.
Dernière mise à jour : 5 févr. 2022

Ces derniers mois, en matière de mode, vous avez dû remarquer l’omniprésence de cette nouvelle terminologie de “stocks dormants” (terme français plus optimiste que les “dead stocks” utilisés outre-atlantique). Je ne veux surtout pas vous noyer d’ informations trop “corporate” - ce n’est pas l’idée de ce blog - mais c’est toujours bien lorsque l’on connaît quelques bases qui pourraient vous aider dans le choix éco-responsable - bien sûr - de votre futur craquage ! Alors voici un petit “cours” sur ces fameux stocks dormants.
Faire du neuf avec des textiles existants
Il s’agit donc de stocks de tissus mis de côté pour diverses raisons (défaut, changement de collection, modèle qui ne sera pas finalement produit etc.) par de grandes maisons de couture ou de fabricants. Malgré la prise de conscience croissante pour éviter le gaspillage, ces stocks impressionnants de textiles peuvent encore rester tranquillement dans des entrepôts, et ce, des années entières. Certes, les précurseurs tels le designer Martin Margiela, la créatrice Sakina M’Sa ou encore le label Andrea Crews avaient déjà inscrit ce sourcing dans leur carnet d’adresses depuis plus d'une vingtaine d'années. On appelle ça de l'upcycling ou surcyclage en français. Faire du neuf avec des textiles existants.
Un système économique non négligeable pour les jeunes griffes
Avec l’arrivée en grand nombre de jeunes créateurs concernés par l’éco-responsabilité et plus précisément par l’économie circulaire (Marine Serre, Noyoco, Les Récupérables, Supermarché, Tranzat, Rosamen Bado, etc), cette - nouvelle ? -ressource est devenue une évidence. Et notamment grâce à la connexion facilitée entre différents acteurs du secteur mode “aidées” par des plateformes dédiées à l’écoulement des stocks dormants (le français Uptrade, ou Upcybom à l’international (Le Journal du Textile n°2500) .

Moins coûteuse (le prix au métrage est souvent réduit), elle offre un système économique non négligeable pour les écoles de design ou les jeunes griffes. De plus, le choix des matières (pas forcément biologiques ndlr.) et la palette de couleurs disponibles proposent un terrain de jeu inspirant. Ludique par exemple, pour le duo de Salut Beauté, romantique pour la jeune griffe bretonne Kerners ou bien encore graphique pour la créatrice Coralie Marabelle.
Fabrication locale privilégiée
Certes la production dépend du métrage mais ce n’est plus un problème puisque l’on produit selon un nouveau modèle éco-responsable, c’est-à-dire en petite quantité, soit par le biais de collections capsules voire de pré-commande. Un autre paramètre non négligeable concerne leur fabrication locale. Les nouvelles marques possèdent souvent leur propre atelier ou font appel à des ateliers français, qui peuvent aussi être des ateliers de réinsertion sociale comme chez Gaëlle Constantini.
Bref, vous aurez compris qu'il s’agit là d’une mine d’or pour qui souhaite une approche plus vertueuse de la mode et peut-être même la plus aboutie puisqu’elle utilise des matières déjà existantes et souvent de belle facture sans transformation particulière.
A suivre...
